S’offrir le luxe de fermer les yeux, l’obscurité voilée. S’habiller. Elle n’a plus le temps de se préparer un café avant de partir. Elle voudrait pouvoir prendre du temps pour elle avant d’entamer une journée de travail mais sortir du lit même est un défi.

 

Un combat contre la montre qui vous pique de ses aiguilles. Le taureau contre le matador. Elle pense au taureau. Bête magnifique, robuste et forte. Innocente. Cisaillée, piquée par un système qui ne lui laisse aucune échappatoire. Comment vaincre le matador ? Une épée entre les omoplates. Fermer les fenêtres, refaire le lit. Apprêter son sanctuaire. Elle sait que si elle survit, si elle rentre chez elle ce soir, elle pourra y revenir s’y terrer. Préparer son sac. Descendre et espérer ne pas avoir rater le bus. Pas envie de se justifier. Encore. Sur tout. Elle se laisse porter. Dans les bouchons elle n’est plus prise par l’angoisse du retard. A quoi bon ? Que fera-t-elle de son temps si elle est en avance ? Et si la terre se fendait sous mes pieds pour 10 minutes de retard ?